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LA FARCE DE
MAÎTRE PATHELIN
Opéra-comique en un acte
de Coralie Fayolle et Pierre Letessier
Commande des Malins Plaisirs,
en coproduction avec les Nuits de La Mayenne


 Les personnages (distribution en cours)
Les commandes des Malins Plaisirs
L'intrigue
L'oeuvre originale
L'opéra comique
La réalisation 


Les Personnages
(distribution en cours)
Pathelin
Guillemette, sa femme
Maître Guillaume, marchand drapier
Thomas l'Agnelet, berger
Le Juge

Décor : Marine Duhaut
Costumes : Anne Rabaron
Lumière : Carlos Perez

Direction musicale : Coralie Fayolle
Mise en scène : Pierre Letessier


 

Les commandes 
des Malins Plaisirs

Depuis sa création en 1989, le petit festival d'opéra, de théatre..." et de tout ce qui s'ensuit" a toujours souhaité susciter des créations dans le domaine de l'opéra et du théâtre musical, mais avec la volonté d'inscrire ces ouvrages nouveaux dans la tradition du "goût français" illustré à travers les siècles par tant de créateurs.

La brièveté, l'humour, l'intelligence en sont les caractéristiques les plus marquantes - ainsi qu'une forme très spécifique de rouerie (ou de pudeur) qui consiste à cacher sous des apparences bouffones ou frivoles un art poétique délicat et profond.

Absence de lourdeur, de prétention, de moralisme, absence de pathos, aussi; impertinence, jubilation, plaisir du jeu de théâtre, encore; et, par-dessus tout, liberté - de style, de ton, de pensée.

Ce "malin plaisir" tient aussi à sa forme : brève, inattendue, éphémère - et, tissant une constante à travers le temps, mêlée. Le mélange des genres a toujours stimulé la verve des auteurs - médiévaux, baroques, romantiques, "dada" ou contemporains.

L'exploitation d'un patrimoine mal connu et la recherche d'une continuité d'esprit sont des passages obligés pour la juste interprétation d'un répertoire, et l'appréciation des singularités propres aux autres traditions; mais, surtout, ce sont les préalables à la commande de créations - musiques de scène pour Labiche, Molière, Favart; Danse, pantin d'Antoine Bonne en 1991, Candide, opéra-comique de Jean-Marie Curti en 1995; La Farce de Maître Pathelin en 1999...
 

L'intrigue :
l'école des fripons

 

Maître Pathelin, avocat sans cause mais plein de ressource, se fie à son astuce, à son bagout... et à la complicité de son épouse, pour faire bouillir la marmite. C'est ainsi qu'il gruge le marchand Guillaume - à vrai dire tout aussi retors et filou : après avoir gagné sa confiance, Pathelin emporte une pièce de tissu dont il invite le marchand à venir toucher le prix chez lui, avec un bon repas à la clé. Mais, lorsque Guillaume s'en vient chez l'avocat, il y découvre une épouse en larmes et un Pathelin prétendument mourant, agité par de délirantes crises de folie ! Il s'enfuit sans demander son reste...

Thomas l'Agnelet vient alors trouver l'avocat pour lui demander de plaider son affaire - qui est fort mauvaise : il a égorgé et volé un nombre respectable de moutons appartenant à son maître, lequel lui intente un procès. Pathelin, après avoir fixé le prix de ses services, propose une ruse à Thomas : qu'il se fasse passer pour simple d'esprit, et réponde à toutes les questions en bêlant.

Le procès s'engage et s'avère d'autant plus tonitruant que le plaignant est maître Guillaume en personne ! Pathelin, faisant feu de tout bois, convainc le juge de l'innocence de Thomas et de la folie du drapier. Mais, le procès gagné, Pathelin ne parviendra pas à se faire payer, car l'Agnelet, plus fripon que prévu, ne cessera de bêler pour toute réponse aux pressantes requètes de son défenseur. A malin, malin et demi.
 

L'oeuvre originale :
l'aube de la comédie
 

"C'est l'oeuvre saillante du XVè siècle,
la forte et vive formule qui le révèle tout entier.
Fait pour un âge de fripons, Pathelin en est le Roland, la Marseillaise du vol."

Michelet

Conçue à la fin du Moyen-Âge, la Farce de Maître Pierre Pathelin, bien qu'elle puise de toute évidence ses sources dans les fabliaux et farces antérieurs, peut être considérée à juste titre comme la première vraie comédie de la littérature française. Sa construction très maîtrisée, d'une part, et, surtout, l'habile étude psychologique des personnages, d'autre part, lui confèrent un mouvement et un ton bien spécifiques, qu'accentue l'écriture très achevée : versification brillante et enlevé, jeux de mots abondants, vivacité des dialogues.

Son aspect satirique l'inscrit déjà dans une tradition très française, qui peint les vices les plus marqués sous une forme enjouée et farceuse, masque une attaque féroce sous un traitement éblouissant et plus caractéristique encore, refuse toute position morale : les personnages présentés sont de réjouissantes canailles, et le héros l'est plus encore que tous les autres réunis.

Pathelin est l'un de ces personnages universels dont la figure a paru si juste qu'elle est devenue un type, et son nom même un mot de la langue commune évoquant une douceur insinuante et hypocrite.
 

La commande :
l'opéra-comique

 
 
Quest-ce qu'un opéra-comique ?
Au-delà de la définition globale - un spectacle où alternent les modes parlé et chanté - le genre, en France, est marqué par ses origines et ses destinataires.
  • Frondeur

    • Né dans les premières années du XVIIIè siècle, en-dehors et à l'encontre des structures officielles (Académie Royale de Musique, Comédie Française, Comédie Italienne), le genre doit constamment s'adapter pour survivre et détourner habilement les interdits qu'on lui oppose. L'imagination des auteurs est incessante; l'impertinence, le sous-entendu et le clin-d'oeil y sont essentiels !
  • Grand public

    • L'opéra-comique est présenté par des entrepreneurs privés : le succès public leur est indispensable; d'où l'importance de jouer sur deux cordes sensibles, le rire ou l'enchantement, la farce ou la féerie - l'une et l'autre en rien contradictoires, comme le montre, par exemple, La Belle Arsène de Favart et Monsigny.
  • Novateur

    • Surtout, les chefs de troupe doivent sans cesse renouveler leur répertoire. Ils demandent à de jeunes auteurs et compositeurs des ouvrages originaux, adaptés aux moyens de leur compagnie et accessibles au grand-public. Les jeunes créateurs acceptent d'autant plus volontiers qu'ils trouvent là l'occasion de se faire entendre, de tenter des expériences originales et de se former aux exigences de la scène et du public. Quant à ce dernier, il découvre en riant la musique et le théàtre de son temps.
La commande des Malins Plaisirs porte sur tous ces aspects du genre. La question posée à Coralie Fayolle et Pierre Letessier est : qu'est-ce qu'un opéra-comique en 1999 ?
 
La réalisation :
l'école du public ?
 Les nuits de la Mayenne , comme Les Malins Plaisirs sont fréquentés par un public très large. Y présenter un opéra-comique contemporain est l'occasion de proposer à une audience qui connaît mal ou pas du tout le genre lyrique une introduction aisée, pleine de saveur et d'humour, où les voix, l'intrigue, la mise en scène jouent aussi un rôle essentiel.
  • Passeport pour la musique d'aujourd'hui

    • Idéal - dans sa durée, son brio, sa gaieté, sa rapidité - pour séduire les spectateurs de tous âges, adapté aux possibilités vocales et musicales de jeunes intreprètes et propre à mettre en valeur leur imagination et leur sens du jeu dramatique, la Farce de Maître Pathelin est en outre simple à diffuser (décor unique à transformation) et ne nécessite qu'un plateau restreint (5 chanteurs, 4 instrumentistes). La vocation première du spectacle est la tournée, particulièrement dans les petites villes.
  • Séduction

    • La qualité visuelle du décor et des costumes - inspirés d'un Moyen-Âge qu'auraient revisité les plus raffinés illustrateurs contemporains - et la vivacité de la direction des interprètes participent également à cette volonté d'offrir un divertissement brillant mais d'un propos aigu - un "malin plaisir".